Mon passage au Leica M8

En 2014 nous avons pu voir de nombreux photographes changer de matériel. En effet, 2014 restera marqué par la vague Fuji qui aura attiré dans ses filets de nombreux photographes. 2014 marquait pour moi la fin de mon activité de photographe de mariage et je souhaitais changer mes habitudes pour essayer d’aller plus loin dans ma démarche photographique. J’avais l’impression de tourner un peu en rond niveau photo et je voulais aller voir un peu ailleurs. J’avais acquis un Fuji x100s à l’été 2013 et depuis le reflex restait à la maison la plupart du temps, préférant sortir avec seulement le x100s pour une question de légèreté. Partant du principe que le meilleur des matériels est celui dont on se sert et que l’offre actuelle, dans toutes les marques, permet d’obtenir de très bons résultats je n’avais pas d’idée précise.

Puis j’ai eu « le malheur » d’aller trainer sur le site de Summilux. Pour moi l’univers Leica était inaccessible mais en regardant les petites annonces je me suis un peu plus intéressé à cette marque un peu mythique. Adepte de la photo de paysage et de photos posées il me semblait que le système M de Leica pouvait répondre à mes aspirations. Sans oublier la compacité et le poids raisonnable de l’ensemble boitier et objectifs. Autre facteur important, la discrétion avérée du légendaire boitier M et de ses optiques de taille réduite.

Après quelques recherches et quelques échanges avec des adeptes Leica, j’ai donc craqué pour un boitier Leica M8 et un objectif 40mm f/2. Le marché de l’occasion est très actif et c’est un moyen parfait d’acquérir un peu de matériel en fonction de ses goûts pour un coût plus maîtrisé. Cet ensemble n’est « pas cher » au regard du système Leica. Le capteur CCD Kodak est très bon et il est possible de faire d’excellentes images avec cet appareil qui a pas trop mal vieillit. Bien sur il ne faut pas avoir besoin de monter en iso et certes sa résolution n’est pas dingue mais je n’ai jamais fait la course aux pixels. C’est un boitier qui correspondait à mon utilisation. Le seul point négatif pour moi était qu’il s’agissait d’un petit capteur. Cependant les photos obtenues n’ont pas grand chose à envier à d’autres boitiers. De plus le capteur est sensible aux infra-rouges et cela permet d’obtenir de très jolis N&B ce qui pour moi était un point positif.

D’autant plus que je ne souhaitais pas trop investir dans un nouveau matériel sans savoir si le système M allait me convenir. On lit pas mal de retour utilisateur qui n’apprécie pas spécialement ce système et cela peut mettre le doute lors d’une nouvelle acquisition. Je dois avouer que la visée télémétrique est un peu déconcertante mais elle ne me posa aucun problème particulier. De même que la mise au point manuelle exclusivement. Ma façon de faire des photos n’est pas trop bouleversée, juste quelques habitudes à changer. J’ai immédiatement pris beaucoup de plaisir dès les premières prises de vue et finalement je n’ai pas eu beaucoup de déchets lors des premières photos. Il faut dire que je prenais mon temps ! Bien sur maintenant je n’ai qu’une envie c’est de passer sur un boitier plein format (le M8 a un facteur de crop de 1.3) mais pour le moment ce n’est pas d’actualité d’un point de vue financier. Et puis comme lorsque j’ai commencé avec un reflex, je préfère toujours investir dans les optiques avant d’investir dans les boitiers… Il ne faut pas oublier que les objectifs resteront quand le boitier sera changé.

Et puis le choix de Leica c’est d’abord les optiques. Les objectifs Leica sont très compacts, les plus compacts et de très loin au regard de leurs ouvertures. A cela s’ajoute le fait qu’ils sont excellents sur toute la plage d’ouverture. Vous me direz, au vu du prix, c’est la moindre des choses. Je nuancerais cependant cette objection sur le prix. En effet la valeur marchande des objectifs reste très stable dans le temps. Un objectif Leica acheté d’occasion au bon prix par exemple sera revendu plusieurs années plus tard pratiquement au même prix. L’absence de moteur interne et de toute forme d’électronique permet une longévité sans équivalence. Après le Summicron 40mm, un nouvel objectif a d’ailleurs rapidement rejoint ma besace : un superbe Elmarit 28mm. Je vais désormais me faire la main avec cet équipement avant de voir si il est vraiment nécessaire de changer de boitier.

Après six mois de pratique du matériel Leica, je ne regrette absolument pas mon choix. Le plaisir procuré par ce matériel est à la hauteur de ce que j’espérais. Les images que je fais aujourd’hui m’apportent une vraie satisfaction.