Une semaine avec un Hasselblad XPAN

L’Xpan est un appareil photo argentique permettant de faire des panoramiques en 24×65. En novembre dernier un ami m’a prêté ce formidable appareil avec son objectif standard 45mm pendant une petite semaine. Cela faisait quelque temps que je voulais m’essayer à ce format. J’étais tombé sous le charme de ses photos faites au Québec. Même si l’Xpan est un boîtier argentique il n’existe pas depuis très longtemps puisqu’il n’a été présenté à la Photokina qu’à la fin des années 90… sous la marque Hasselblad mais il s’agit en fait d’un appareil Fuji qui existait déjà depuis plusieurs années au Japon. Hasselblad a seulement apposé son nom sur l’appareil.

Bien entendu le format panoramique n’est pas conventionnel. Ce qui fait également le charme de ce xpan c’est la visée télémétrique comme sur le M8 donc j’ai été rapidement à l’aise avec cet appareil (si on fait abstention de la fois où j’ai pris quatre ou cinq photos sans avoir enlevé le bouchon de l’objectif). Et oui la combinaison visée télémétrique et prise de vue en tout manuel ne pardonne aucune erreur. Le viseur reste très agréable à utiliser. Il y a toutes les informations basiques nécessaires à savoir le cadre panoramique et des leds nous indiquant si l’exposition est bonne… ou pas. Sur le boîtier on retrouve les traditionnelles molettes : ISO, vitesse d’obturation et compensation de l’exposition. L’ouverture étant gérée via une bague sur l’objectif.

Caractéristiques principales du XPAN :

• Boîtier : fonderie d’aluminium et de titane
• Dimension : 43x166x82mm
• Poids : 1230g avec le 45mm F4
• Format 24×65 ou 24×36
• Bouton de changement de format qui grâce à un moteur bi-directionnel permet le changement de format sans perte de film et qui gère un espacement inter-images constant
• Rafale : 2i/s en 24×65 et 3i/s en 24×36
• Correcteur d’exposition +/- 2IL
• Mode : M (manuel), A (Priorité à l’ouverture)
• Pose B pour la pose longue (32 secondes maximum)
• Vitesse d’obturation de 8s à 1/1000s
• Retardateur : 10s
• Mesure : centrale pondérée avec prépondérance au bas de l’image ou mesure uniquement sur la partie centrale de l’image
• Ecran arrière : ISO, bracketing, vitesse (pas de rappel de la vitesse dans le viseur)
• Viseur à cadres avec correction de parallaxe, télémètre et indicateur d’exposition par diode
• Energie : 2 piles CR2

Avec ce format quelque peu atypique il est ainsi possible de faire 20 photos sur une pellicule de 36 poses. L’avancement de la pellicule se fait automatiquement. Lorsqu’on charge la pellicule celle-ci est entièrement débobinée, l’écran indiquant alors le nombre de photos restantes. À chaque prise de vue la pellicule se rembobine. C’est un fonctionnement quelque peu perturbant au début mais on s’y fait vite.

J’ai eu le plaisir de me balader toute une semaine entre le Semnoz et les bords du lac d’Annecy avec cet appareil. Même si il est lourd il est très bien équilibré et il se faisait oublier. J’ai pris énormément de plaisir à utiliser ce boîtier. Le large cadre nous oblige à la réflexion car il faut le remplir cet espace ! La prise de vue se fait plus lentement, plus calmement et plus réfléchie. Je me suis surpris à être très attentif à tout ce qui se passait dans mon cadre, l’œil se baladant d’un côté à un autre. Au final on pense plus à ce que l’on veut montrer et cela a été un très bon exercice.

De cette semaine de prise de vue en est sorti un petit zine « Entre-Deux » qui est un recueil des nombreuses prises de vue faites avec le XPAN mais également avec mon moyen format Bronica SQ-A et mon sténopé de chez Spiral Camera. Un zine 100% argentique !